Les meilleurs amis du monde
Apprenons-en un peu plus sur Renauld, qui déjà, nous fait le plaisir d’avoir un désir sur le long terme parfaitement accessible, et rapidement. Merci. Ca évitera de nous le faire crever de vieillesse et de perdre quelques précieux points.
« Ma Poupougne, puisque désormais nous allons partager nos vies, j’aimerais te présenter mon meilleur ami, celui qui me connait mieux que personne. Nous sommes unis comme les 5 fruits et légumes par jour et… ça se dit ça ? »
« Oui oui mon croulant, à ton âge, tout se dit, les jeunes se contentent d’acquiescer en souriant. »
« Oh mon Dieu. Dis-moi que je rêve. »
Quoi ?
« Je reconnais cette maison. Je vais prétexter un coup de fil urgent et vais me planquer. Dis-moi si j’ai raison ou pas. »
Raison sur quoi ?
Oh. Ok. Mauvaise pioche.
Renauld, vieille branche, comme ça va ?
« Merveilleux et toi ? Je viens te présenter ma nouvelle femme… Jeusky ? »
Jeusky ?
Jeusky ?
Ah oui, en effet, pas con. Toi tu démissionnes, Renauld se précipite aux toilettes, vous êtes un couple merveilleux.
Alors comme ça, t’es mariée avec Renauld.
« Mais le mariage… qu’est-ce ? Réfléchis deux secondes, mon Pipi – tu permets que je t’appelle Pipi ? – deux anneaux font-ils une différence ? Personne ne peut garder mon âme prisonnière. Je suis libre. »
Ah. Mais euh Pipi, non, je cautionne pas trop. Et vous faites dans le genre libertins avec Renauld, c’est ça ?
« Evidemment. »
C’te vieille canaille, j’ai toujours su qu’il avait du succès ! Mais… nous deux… c’est mon meilleur ami, tu sais.
« Et les meilleurs amis ne partagent-ils pas tout ? »
Si, sûrement…
Mais tu es mère ?
« Autant que toi tu es père. »
En effet.
« Est-ce que ça devrait me stopper ? »
Non.
« Alors pourquoi de mon côté ça le devrait ? »
Oui, effectivement, ça se tient.
« Tu passes à la maison ce soir ? »
Ok.
Quel talent.
« Mon Dieu, j’ai la bague au doigt, une grande maison, du pognon, un amant. Il ne me manque rien. »
Si, une bague dans un premier temps.
« C’est vrai ça, c’t’arnaque. J’ai plus ma bague. »
Et dans un autre ordre d’idée, je t’invite à regarder ton désir sur le long terme, et d’en tirer les conclusions qui s’imposent.
« C'est-à-dire ? »
Le fantôme du riche époux.
« Et ? »
On devrait aider le destin.
« Tu rigoles ? Renauld a déjà un pied dans la tombe ! »
Il pourrait l’avoir bien plus vite encore.
« Jamais de la vie ! Je suis peut-être une folle maniaque psychorigide, briseuse de ménage, femme adultère et vénale, mais je ne suis pas encore une tueuse ! »
« Puis excuse-moi, mais j’ai déjà bien assez d’ennemis comme ça… »
T’as même un raton-laveur qui fait le pied de grue devant chez toi en rêvant de poulet-rôti, t’as VRAIMENT une vie de merde… Tandis que… avec un beau jeune homme comme Pierce…
« NON. »
Et franchement, tu vois Renauld élever ta fille ? Elle a déjà un nom ridicule, tu ne veux pas en plus qu’elle soit doublement la risée de l’école en ayant un père quasi-centenaire ?
« Tu préfèrerais qu’elle soit la fille unique d’une mère célibataire ? »
Qui a parlé de célibat, ici ?
« Ma pauvre Sookie, n’écoute pas la vilaine déesse omnisciente, on va laisser papa mourir lentement mais sûrement, et on verra bien après si Pierce veut nous rejoindre. »
T’as raison, parle à ta fille de la mort de son père, elle ira de suite mieux.
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Tueuse, tout de suite les grands mots.
Non mais Jeusky, pousser papy dans la piscine ou mettre un cadena sur le frigo c'est pas vraiment tuer...